Alexander Wayne

Né d'une famille d'origine assez riche, qui avait fait fortune dans l'exploitation des gisements d'or, mais alors sur le déclin bien des années déjà avant sa venue au monde, il eut une jeune enfance des plus aisées. Cependant, les gisements d'or exploités par l'entreprise familiale tombèrent à sec, sans possibilité pour le père d'Alexander de s'approprier un nouveau gisement. L'entreprise tomba alors en banqueroute, et les biens de la famille furent saisis.
Quelques jours plus tard, son père s'était tiré une balle dans la tête.
Sa mère, folle de chagrin et honteuse d'être autant démunie, céda peu à peu à la folie, jusqu'à ce qu'on la fasse interner en centre psychiatrique.

Il se retrouvait donc à l'âge de sept ans seul, son père mort, et sa mère envoyée à l'asile. Il passa alors son enfance à changer d'école, rendant ses différentes familles d'accueil complètement folles : il était fort rare qu'il ne soit pas renvoyé après quelques mois de cours en raison de ses bagarres avec les autres élèves. Et quelques semaines plus tard, il ne manquait alors pas de fuguer. Ce fut lorsque sa dernière famille d'accueil fut assassiné par la mafia, prise dans un tir croisé au cours d'un règlement de compte entre deux familles mafieuses à Los Angeles, qu'il plaqua tout pour s'orienter vers la seule personne qu'il apprit à respecter dans sa vie : l'inspecteur du FBI Bruce O'Connell, qui le pris en charge depuis qu'il avait assisté à la tuerie.

Ce dernier bien qu'il avait une famille, devint peu à peu son protecteur, et une forte relation s'établit entre l'agent du FBI et le jeune homme. Alexander passa ses classes pour devenir policier, et quelques années plus tard après avoir reçu son diplôme, il fut embauché parmi l'agence du Federal Bureau of Investigation, non sans l'aide de son mentor.

Lorsque la guerre survint en 1944, il fut envoyé d'abord dans une équipe spéciale, composée par des membres venus des forces de police et d'espions au service du gouvernement, équipe menée par le colonel Chester Philips, celui-ci étant responsable d'un certain nombre de projets classés Secret-défense par le Département des Armées.
Il fut envoyé sur divers front, la plupart du temps en missions d'infiltration. C'est d'ailleurs durant l'une de ces missions en France qu'il rencontra des agents venus d'une autre agence, totalement inconnue à lui ainsi qu'à son propre colonel, la I.T.F., qui l'approcha alors, en lui proposant un nouveau job. La seule condition pour entrer dans l'agence était alors d'en creuver, chose qu'il refusa bien évidemment, non sans laisser la marque de son poing sur le visage de l'agent d'en face.

Aujourd'hui, il se targuait d'avoir servi, durant la guerre, auprès de Captain America et de sa troupe, particulièrement durant l'assaut final contre la base d'HYDRA, mission qui lui valu par la même occasion la perte des trois-quarts de son commando. Lorsqu'il rentra aux Etats-Unis, ce ne fut rien de plus que le dégoût qui l'accueillit, et rien d'autre.
Partout l'on vantait le mérite de Captain qui s'était sacrifié pour son pays, pour sa nation, sans même parler ne serait-ce qu'une seule fois des hommes qui l'avaient suivis à ce moment là. Les politiques s'étaient totalement appropriés le visage du héro pour en faire une publicité de propagande, lorsqu'on oubliait volontairement derrière tous les autres héros qui s'étaient sacrifiés à ses côtés, à commencer par certains membres du Commando Hurlant.

Il démissionna la semaine suivante de son retour aux Etats-Unis, et entreprit de voguer de bars en bars, jusqu'à ce qu'un beau jour, un plouc en uniforme s'installa à ses côtés :

Le plouc :
"J'imaginais autrement le retour d'un vrai soldat dans sa mère patrie... Qu'est-ce que vous foutez là, Wayne à perdre votre temps ?"

Je me retournais finalement vers le connard qui se foutait de ma gueule, jusqu'à le reconnaître finalement, l'esprit embué d'alcool : le colonel Philips lui-même, son bel uniforme tout propre lui allant comme un sous neuf.

"Qu'est-ce que vous me voulez, Col'nel ?? La guerre est finie, on vous l'a pas dit ?"

"Je suis venu ramasser une ordure, qui se noie dans l'alcool au fond d'un bar, lorsqu'il pourrait être bien plus utile pour son pays. Et c'est général maintenant, caporal, alors sortez-vous les doigts du cul qu'on foute le camp en vitesse..."

"J'ai démissionné. Et ne vous fatiguez pas à me demander de re-signer, il est hors de question que je bosse à nouveau pour ces enfoirés d'ingrats au col blanc !"

"C'est pas ce que je vous demande, Caporal. Je vous propose un job, un vrai, qui vous rendra plus utile que dans ce bar moisi."

Je me souviens m'être tourné vers lui, lui faisant face, et qu'il avait répliqué dans son style qui, il faut bien l'admettre, lui était propre :

"Placardez-moi votre gueule autre-part, caporal. Vous êtes moche à m'en faire chialer !"

"Qu'est-ce que vous me cachez, général ? C'est quoi votre traquenard ? Ça m'étonnerait que vous ayez fait tout ce chemin pour ramasser une ordure et la replacer dans le rang..."

"Vous étiez un sacré bon agent, Wayne, et un soldat de valeur. Les médailles que vous avez refusé le prouvent d'ailleurs. On a besoin d'hommes de votre cran pour mener à bien des missions qui ne sont, cette fois, pas gérées par des politicards au col blanc."

Il m'avait ainsi tendu une carte, que je peinais à lire entre l'alcool et le manque de lumière du bar.

"Rendez-vous à huit-zero-zero demain à cette adresse."

Il se leva et sortit sans même se retourner, même quand je l'avais interpellé :

"Hey attendez ! C'est quoi la SSR ?! Bordel..."

Le lendemain, Wayne était finalement allé au QG du SSR à New-York à 8h00, et à 9h00 il était promu agent du SSR, qui quelques années plus tard, se transforma en SHIELD.
Ses talents d'ancien investigateur au sein du FBI, et ses aptitudes au combat acquises durant la guerre, en avaient fait un assez bon agent, mais qui cependant ne s'autorisa jamais à grimper les échelons plus que ça. Ce qu'il aimait, c'était aller sur le terrain, partir en mission, et pas rester planquer derrière un bureau à remplir tes tonnes de paperasses, il y en avait déjà bien suffisamment comme ça !
Lors de la transition entre la SSR et le SHIELD, son dossier était finalement passé et avait, semble-t-il, contenté la directrice Carter ainsi que le directeur Stark, puisqu'il n'avait pas été viré...

Et aujourd'hui, il en était là, toujours agent de terrain au SHIELD, au QG de New-York.