Rencontre pour la sauvegarde du monde (+ Melvyn, Howard)

rencontre pour la sauvegarde du monde

Au regard de Sir Mornet lorsque je lui proposai d'intégrer complètement son unité de combat -je trouvais d'ailleurs extraordinaire qu'il ait réussi à fonder une organisation d'une telle envergure sans n'avoir jamais connu de fuite- au sein du SHIELD, je devinai que la proposition dont nous avions discuté avec Howard arriverait plus vite que prévu sur le tapis. Et mon associé ne serait pas là pour voir ça ! Dans l'absolu, à voir comment mon visiteur réagissait lorsque nous parlions, même brièvement, de mon ami, cela ne me dérangeait pas outre mesure. Je craignais juste que Sir Mornet ne pense que cette décision était unilatérale, alors que nous en avions longuement discuté avec Howard, avant de nous mettre d'accord.
Je m'autorisai un léger sourire, avant de répondre à mon interlocuteur.
« Sir Mornet, je n'ai aucun doute que vous souhaitiez garder le contrôle de l'organisation que vous avez fondée -de la même manière qu'Howard et moi voulons continuer à diriger le SHIELD. Néanmoins, vous comprenez sans doute qu'une simple collaboration, aussi poussée soit-elle, ne pourra, à terme, convenir aux menaces qui ne tarderont pas à apparaître. Et par menaces, j'entends l'intégralité de ce qui se passe dans le bloc Soviétique. »
Je posai ma tasse à présent vide sur la table et croisai les jambes, avant de me pencher très légèrement vers mon interlocuteur.
« Lorsque j'ai reçu votre lettre, nous avons pu comprendre avec Howard que vous aviez le même objectif que nous : protéger ce monde. Bien entendu, à l'époque, nous n'avions pas connaissance de l'existence de l'ITF, mais nous avons tout de même pris une décision concernant notre collaboration avec vous. L'idée était de vous proposer une place au sein du comité de direction du SHIELD, afin que vous puissiez contribuer au fonctionnement de notre agence de renseignement le plus efficacement possible. Cependant, à la lumière des révélations que vous venez de me faire, je pense pouvoir aller plus loin dans cette proposition. »
Je prenais cette décision seule, mais je n'avais aucun doute de l'approbation d'Howard, aussi je continuai sans hésitation aucune.
« En intégrant l'ITF au SHIELD, je vous propose de conserver votre poste de directeur de votre unité de combat. Vous aurez ainsi une vue d'ensemble sur toutes les missions qui seront confiées à vos agents, en plus de siéger au comité de direction du SHIELD. De mon point de vue, c'est à ce prix que nous parviendrons à former une agence de renseignement efficace et puissante partout sur la planète. Qu'en dites-vous ? »
J'espérais de tout coeur qu'il accepte cette proposition -l'ITF était bien trop puissante à mon goût pour qu'elle ne risque pas de devenir, au moins une gêne, sinon une ennemie, si nous n'arrivions pas à fusionner.

Il attendit avec patience la réponse de Peggy Carter, s'attendant à ce qu'elle utilise une phrase bien tournée pour le faire attendre plus longtemps. En tant que co-directrice du SHIELD, une telle décision ne pouvait se prendre à la légère, sans l'accord de son collègue. Mais heureusement pour lui, Howard n'assistait pas à ce premier échange crucial, et c'est non sans surprise qu'il écouta la réplique de l'agent - ou directrice - Carter, soulevant pour la première fois le problème majeur que représentait l'URSS de Staline.
En effet son gouvernement était inquiet concernant la montée en puissance du bloc soviétique, mais le Prime Minister Attlee ne semblait pas être suffisamment alarmé selon Lord M quant à la menace réelle que représentait Staline. En effet, d'après les renseignements qu'il avait obtenu du MI6, les soviétiques avaient mis la main sur d'importants projets des nazies, et parmi eux, des projets d'HYDRA. Il ne se faisait aucune illusion quant à la l'utilisation que pourrait en faire les soviétiques s'ils avaient les projets fonctionnels des savants fous nazies. Heureusement pour lui, un vieil ami à lui était d'accord sur ce point, et avait par le passé réussi à tenir tête à Staline. Aujourd'hui, il faisait tout pour que cet ami retrouve le poste qu'il avait durant la guerre, afin de calmer l’enthousiasme des soviétiques quant à leur suprématie.
Ainsi, bien que Churchill soit un de ses outils pour maintenir la paix dans le monde, il avait enfin trouvé une autre organisation prête à le soutenir. Le gouvernement des Etats-Unis ne souhaitait procéder que par la démonstration de sa force et de la puissance de son économie, mais Melvyn ne s'y trompait pas : cela ne suffirait pas à arrêter Joseph Staline d'étendre son emprise sur l'Europe, puis le monde.

Il attendait cependant la réponse de l'agent Carter quant à sa question, qui demeurait sa priorité sur le moment. Il écouta la proposition avec attention, ne la lâchant pas du regard, puis laissa un silence s'installer de façon à méditer d'une part, et - il devait bien l'avouer - la tenir en haleine d'autre part.
Par sa venue à New York, il était certain pour lui que quoiqu'il arriverait, il conserverait le contrôle de ses agents, qui de toutes façons ne faisaient confiance qu'à lui, surtout suite aux récents événements au sein même de son organisation. Siéger au comité de direction n'était en revanche pas une affaire gagnée pour lui lorsqu'il s'imaginait cet entretien. De toutes évidences, il avait sous-estimé l'intelligence de Miss Carter de l'intégrer pleinement au SHIELD.
Car en effet, selon lui aussi, seule la fusion complète de ces deux organisations pouvait aboutir à une nouvelle forme d'agence de renseignement et d'action efficace. Il n'espérait simplement pas en arriver là si vite, ce qui l'amusa d'autant plus, et le ravie.
Il fit tourner sa canne dans sa main, puis tapa de deux coups de canne au sol, toc qu'il avait acquis depuis de nombreuses années lorsqu'il était satisfait d'un marché.
"Eh bien, Miss Carter, je dois vous avouer que j'apprécie la tournure de cette proposition"

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"Je me dois cependant d'y ajouter certaines conditions :"
Il frappa alors d'un coup de canne au sol.
"Tous mes agents devront être au SHIELD, et pleinement intégrés. L'ITF, que nous aurons le plaisir de renommer plus tard je n'en doute pas, sera donc un service d'action du SHIELD, il est donc normal que mes agents bénéficient des mêmes droits que les vôtres."
Second coup de canne.
"Mes agents de terrain seront classifiés avec un haut niveau de confidentialité. En aucun cas l'un d'entre eux ne vous révélera son véritable nom, puisqu'ils sont tous ou presque supposés morts, et ce ni à l'extérieur, ni même au SHIELD. Je ne travaille qu'avec des fantômes."
Et enfin un troisième coup de canne, pour sa troisième condition obligatoire :
"Et enfin, mon service sera divisé en deux, avec une partie ici à New York, que je dirigerai personnellement, et une autre dans les locaux actuels de l'ITF en Grande Bretagne, elle aussi sous ma direction, et la vôtre bien sûr. Notre mobilité entre les théâtres d'opération aux Etats-Unis et en Europe n'en sera que plus renforcée."
Il termina son thé, puis frotta de son index l'anneau à son autre main.
"Alors, Miss Carter, selon vous, ces termes vous seront-ils acceptables ? Car il me tarde de travailler avec vous..."

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Si je me détendis imperceptiblement lorsque Sir Mornet m'annonça qu'il appréciait la proposition que je lui avais faite -en mon nom et en celui d'Howard-, je me raidis bien vite lorsqu'il tapa sa canne sur le sol.
Sa première condition me laissa interrogative sur la teneur -et surtout la clarté- de mes propos. N'était-ce pas évident que ses agents seraient pleinement intégrés au SHIELD ? Je n'envisageais pas de les faire travailler sous un statut ambigu ou intérimaire. Ce point serait donc accepté immédiatement et sans discussion.
Pour ce qui était de la suite, je mettais un peu -beaucoup- plus de réserves. Un haut niveau de confidentialité ? Certainement pas pour tous. Il était hors de question -autant pour l'efficacité que pour la politique de compartimentation du SHIELD- que tous les agents de terrain aient toutes les informations concernant les missions menées par des collègues. Pour ce qui était des identités desdits agents, je ne voyais à priori pas d'inconvénient, sauf dans certains cas, que je me ferai une joie de lui exposer -après sa troisième proposition, puisqu'il venait de taper le sol d'un nouveau coup de canne.
L'existence d'une base en Grande Bretagne me ravit, puisqu'elle nous autorisait un pied-à-terre déjà opérationnel sur le théâtre européen. Bien évidemment, les membres de l'actuelle ITF seraient rejoints par des agents du SHIELD -agents de terrain mais également ingénieurs et scientifiques- au plus tôt, afin d'exploiter au maximum ce point de chute britannique.
Une fois qu'il eut terminé, je pris la parole d'une voix ferme.
« Sir, je pensais avoir été claire lorsque j'ai parlé d'intégrer vos agents au SHIELD : ils disposeront évidemment des mêmes droits que nos agents déjà accrédités. Je m'excuse si mes propos n'ont pas été suffisamment clairs. Pour ce qui est du niveau d'accréditation et de confidentialité, en revanche, je ne peux céder à toutes vos demandes. Pour des raisons pratiques, nos agents ne sont informés que sur la mission qu'ils doivent mener, non sur celles de leurs collègues -nous tenons à la compartimentation des informations. Et quant au niveau d'accréditation, il se gagne au mérite. Les agents de l'ITF commenceront au même niveau que les agents de terrain du SHIELD, soit niveau 4. Au fur et à mesure des missions qui leur seront confiées et de leurs réussites, ils pourront monter en grade selon les mêmes critères que nos agents actuels. »
Je fis une légère pause avant de reprendre.
« En ce qui concerne leurs identités, je n'aurai qu'une requête : puisque vous travaillez avec des fantômes, j'exige de savoir si certains ont, par le passé, commis des crimes, ainsi que la teneur desdits crimes. Je peux comprendre que vous leur fassiez confiance, mais je souhaite avoir un regard sur leur casier judiciaire -même si leur véritable nom ne transparaît pas dans le dossier. »
Je n'étais pas entièrement satisfaite de ce point, mais je pouvais comprendre certaines choses -nous travaillions également avec des agents dont la mort avait été publiquement annoncée.
« Et enfin, je suis agréablement surprise de l'existence d'une base en Grande-Bretagne. Dès que nous aurons officialisé l'intégration de l'ITF dans le SHIELD, plusieurs de nos agents -de terrain, mais également des ingénieurs et des scientifiques- pourront rejoindre cette base afin de travailler au plus près des agents en mission en Europe. »

Si Sir Mornet fut ravi de la confirmation de Peggy Carter d’intégrer l’ensemble de ses agents au sein du SHIELD, il n’en fut pas de même pour la requête qu’elle lui imposait. Si ses meilleurs agents de terrain étaient des agents fantômes, ce n’était pas pour rien. Pour plusieurs d’entre eux, il s’agissait d’un moyen efficace pour se débarrasser de traces indélébiles, comme par exemple un casier judiciaire, pour mener à bien deqs missions périlleuses. Pour Lord M, cela lui assurait, cela assurait l’impossibilité que d’autres organisations, gouvernementales ou non, ne remontent jusqu’à la sienne. De plus, étant la seule personne dans l’organisation à connaitre leurs véritables noms, il s’était assuré de leur totale loyauté. Du moins le pensait-il pour tous…
Si l’identité d’un de ses agents de terrain venait à remonter à trop de personnes au sein du SHIELD, la couverture de son agent serait compromise, et Lord M savait qu’il n’aurait d’autres choix que de s’en débarrasser.
Songer à cela le fit sourire un court instant, le fait de penser que si quelqu’un entendait ses pensées, il le traiterait de suite d’être abominable et inhumain. Inhumain. Voilà bien un mot qui, en s’en tenant à a définition, qualifie en réalité la majeure partie des êtres humaines de cette planète. Les animaux sauvages eux-mêmes font souvent bien plus preuve d’humanité que les humains. C’est en songeant à cela que Melvyn Mornet arrivait à vivre sans attachement envers ses collaborateurs ou qui que ce soit d’autres.
Il revint à la discussion en réaffichant un sourire ravi :
« Bien entendu, Miss Carter, j’avais compris ce que vous aviez dit, mais sachez que je préfère la clarté en toute rigueur, surtout lors du discussion impliquant autant d’importantes décisions pour nos deux organisations. »
Il se réadossa à son fauteuil, prenant le temps de réfléchir au point problématique que lui posait la requête de Peggy Carter.
« Voyez-vous, durant ce processus, je n’abandonnerai aucun de mes agents actifs. C’est pourquoi leur intégration à tous au sein du SHIELD m’est important. Et je me ravis de voir que ça l’est pour vous aussi. Quant à mes agents qui possèdent un passif judiciaire dans la société, j’en discuterai avec eux, et vous ferai part de ma décision. »
Pour Lord M, ce n’est pas une demande, mais une décision, et il le fit sentir à la directrice du SHIELD d’une façon claire.
« Et bien entendu, les locaux de la ITF en Grande Bretagne seront un atout de taille pour nos recherches, ceux-ci étant équipés des meilleures technologies en terme de sécurité et d’adaptabilité. Il y a d’ailleurs un point dont je voudrais aborder avec vous dès à présent concernant… »
Trois coups sur la porte et une tête s’y immisçant timidement l’interrompit alors brutalement, lui qui en aucun cas n’aimait être couper. L’agent regarda Peggy Carter et balbutia :
« Excusez-moi, chef, mais nous avons reçu un télégramme pour Sir Mornet. »
Sans même attendre la réaction de Carter, il s’avança vers Melvyn et lui tendit le fin morceau de papier, que Lord M lui arracha des mains non sans un regard noir.
« Il est écrit que c’est urgent, c’est pourquoi je me suis permis… »
« Oui ils ont intérêt » songea Melvyn en déroulant le papier, réfléchissant à ce qui avait pu survenir pour que son équipe, pourtant alertée de ne le déranger qu’en cas d’extrême nécessité, avait agi ainsi.

TO : Sir Melvyn Mornet
FROM : Unknown

URGENT - - - Cible prioritaire refait surface - - - danger IMMINENT - - - O.S. à W dc - - - requiert votre présence de toute urgence - - -end

Il chiffonna le télégramme et le rangea dans sa poche, tout en tâchant de ne rien laisser transparaitre sur son visage. La journée semblait loin d’être terminée pour lui.
Il se leva pour parler à la directrice du SHIELD :
« Croyez bien que suis navré mais notre conversation devra s’arrêter là. Il me faut partir de toute urgence. »

Enfin sorti de sa torpeur grâce à un n-ième café qu'il avait fait préparer dans la limousine qui l'avait transporté jusqu'au QG du SHIELD, Stark était maintenant assis dans le confortable fauteuil-ascenceur qu'il avait fait installer pour lier directement son garage personnel du SHIELD et son bureau. Il n'avait rien dit de cela à Peggy, et se réjouissait de l'apparition grandiose qu'il allait faire, apparaissant dans leur bureau comme s'il avait été assis là tout du long, calme, composé.

Pour le moment, il se frottait les yeux, passait une serviette fraiche sur son visage fatigué. Sa soirée avait été plus agitée que prévue avec l'apparition impromptue de la compagne d'un sénateur à son portail alors qu'il s'apprêtait à faire un tour dans son labo. Comment allait il expliquer cela à Peggy... Elle allait le tuer... Paperasse à finir, j'y ai passé la nuit ? Non, ll ne s'occupait jamais du secrétariat, sauf pour les secrétaires... Bon, autant être honnête, il avait passé la nuit sur un sujet politique, un travail éreintant et répétitif. Cela devrait suffire.

Un bruit sec au dessus de lui le sortit de ses pensées. Melvyn Mornet faisait ses contre-propositions d'un manière théâtrale, usant de sa canne comme un batonnier du roi faisant une annonce. Le cul pincé était pas noble pour rien, mais Howard saluait son sens de la mise en scène, et se demanda si Peggy resterait impassible au son de la canne frappant le sol tel un coup de semonce. Il espérait bien.

Dans un léger sifflement de pistons, il apparut au moment ou quelqu'un entrait pour annoncer le télégramme. Ainsi personne ne s’aperçut de l'apparition d'un fauteuil en cuir confortable, encore moins du buisnessman qui était confortablement installé dessus, une tasse à café à la main, les jambes croisées, comme s'il avait été là pendant l'intégralité de la réunion. Il portait un costume léger, beige crème, une belle chemise marron au col Napolitain et ses chaussures en cuir étaient impeccablement cirées.
Il profita de l'agitation qu'avait crée l'arrivée du télégramme pour observer Melvyn Mornet.
Grand, tout en longueur, il était tel qu'on lui avait décrit, un air un peu pincé et particulièrement hautain, des yeux froids et calculateurs.
A la lecture du télégramme, il avait un léger sourire en coin, mélange d'appréhension et de satisfaction du chasseur qui a retrouvé la piste de sa proie.

"Quel dommage que vous nous quittiez déjà, nous qui pensions pouvoir discuter en détail votre intégration au SHIELD. Il s'agit apparemment d'une urgence d'importance capitale, quoi de mieux pour montrer quelle belle équipe nous ferions que de vous accompagner, Sir Mornet ?" Il s’interrompit un instant puis repris, se tournant vers Peggy,
"Toutes mes excuses Peggy, un problème innatendu hier soir, j'ai passé la nuit sur un sujet politique, un travail éreintant et répétitif."
En disant cela, il fit de son mieux pour tenter d'effacer la trace de rouge à lèvre qu'il savait être sur son cou.
Finissant son café d'un trait, les deux autres étant trop surpris pour réagir immédiatement à son entrée, il se leva, s'approcha de Melvyn Mornet, et mit son plus grand sourire charmeur sur sa figure alors qu'il lui tendait la main.

Debout devant Howard, Melvyn tenta de ne rien laisser transparaître de ses émotions, encore surpris de l'apparition soudaine de son concurrent industriel dans le bureau. Il ne se doutait pas qu'un moment plus tôt le fauteuil d'où avait surgit Howard Stark n'était pas là. Il faut dire qu'il n'avait rien d'un agent de terrain...
Gentlemen anglais, qui plus est de la noblesse, il était tout l'opposé d'un agent secret de terrain. Non ; lui préférait gérer ses agents, gérer les flux d'informations, et surtout les manipuler. C'était ainsi qu'il avait percé dans le monde de l'industrie, puis dans la haute société britannique. Et pourtant, depuis qu'il avait monté sa propre agence, il s'était exercé au combat au corps à corps, et aux armes. Cependant il était loin de faire le plie face à un agent entraîné, et les réflexes du métier, comme par exemple être alerte a tout mouvement, eh bien... Il ne les avait tout simplement pas !
Il attrapa la main que lui tendait Howard Stark, et la serra d'une poigne forte. Son entrée théâtrale, et surtout le rouge à lèvre qui traînait encore dans son cou, venait tout juste de confirmer ce qu'il savait de cet homme.
"Enchanté, monsieur Stark. Je ne pensais pas vous voir des nôtres aujourd'hui..." dit-il en lançant un regard amusé à Peggy Carter, s'attendant à la voir en colère.
"Croyez bien que nous aurons maintes raisons de collaborer ensemble dans un avenir proche, mais cette urgence ne concerne que mon agence. Mieux vaut que je règle ce... problème par mes propres moyens pour le moment. Après tout, ne voulons-nous pas une fusion sans accrocs ?" demanda-t-il avec un sourire se voulant rassurant.
Intérieurement, il jubilait tout autant qu'il craignait ce qu'il allait trouver à Washington. Des mois d'un travail intense avec ses équipes prenaient finalement une bonne tournure, juste à temps avant que ses dossiers ne soient partagés avec le SHIELD.
Il se tourna vers Peggy, reprenant sa canne en main.
"Navré, Miss Carter, mais il me faut partir de suite. Je vous recontacterai. Monsieur Stark", fit-il en saluant ce dernier.
Il ouvrit la porte, prêt à sortir.

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Je fusillai du regard l'agent qui venait d'interrompre notre conversation, mais il s'excusa immédiatement, en insistant sur le côté urgent du télégramme. Bon.
Je retins un sursaut lorsque Sir Mornet m'annonça qu'il devait partir afin de régler une affaire importante requérant toute son attention. Eh bien, s'il se permettait d'interrompre les discussions d'affaire, la collaboration entre nous s'annonçait des plus rocambolesques ! Je notai dans un coin de mon esprit de ne jamais le laisser aller seul à quelque réunion que ce soit lorsqu'il représenterait le SHIELD hors de nos murs. Pas question de nous discréditer s'il arrivait une situation similaire au milieu d'un meeting avec le Président !
Avant que je n'aie pu répondre, la voix d'Howard résonna dans la pièce, aussi je fis volte-face pour le découvrir tranquillement installé sur un confortable fauteuil de cuir, derrière son bureau. Le fauteuil n'était pas là une minute plus tôt, je pouvais le jurer. Ainsi, il devait y avoir un passage ou un ascenseur entre le garage et le bureau le plus sécurité de l'immeuble. Bien. Howard allait entendre parler de moi.
L'excuse qu'il me servit pour son retard aurait pu être crédible s'il n'avait pas tenté d'effacer la trace de rouge à lèvres dans son cou -avec pour seul résultat de l'étaler encore plus. Je retins un soupir exaspéré -je voulais frotter les oreilles de mon associé, certes, mais j'attendrais pour cela que Sir Mornet ait quitté le bâtiment. Je ne voulais pas qu'il se doute des différends existants entre Howard et moi.
Il termina son café le plus naturellement du monde, se leva nonchalamment et serra la main de notre invité, qui s'excusa une nouvelle fois de devoir nous quitter avant de se diriger vers la porte.
« Je comprends, Sir Mornet. N'ayez crainte, je vous contacterai rapidement pour convenir d'un nouvel horaire de rendez-vous. »
Après avoir été plus que frustrée qu'il interrompe notre conversation au moment crucial, je n'avais qu'une hâte : qu'il s'en aille afin que je puisse passer le savon du siècle à Howard. Oh, il allait en entendre parler, de son sujet politique !

Il était satisfait de son entrée.
Le regard que lui avait jeté Peggy à son arrivée ne diminuait pas le plaisir de coincer Mornet en se plaçant dans sa zone de confort sans même qu'il le réalise.

Pendant une fraction de seconde, il avait pu observer le regard stupéfait d'un homme qui a habituellement un contrôle total sur lui même, et il savait que Mornet se méfierait à l'avenir. Il savait que leurs grandes différences lui attiraient principalement le mépris de l'anglais, même s'il le savait buisnessman de talent.

Howard s'étant approché au plus près, Mornet dû se contorsionner légèrement avant de sortir de son fauteuil pour lui serrer la main. L'anglais était plus grand que lui, mais dans sa position précaire, pris entre son fauteuil et lui, il ne pouvait user de sa stature pour dominer la conversation. Il tentait de compenser en serrant plus fort que nécessaire la main de Stark. Grand bien lui fasse, j'ai la première manche.

Stark recula pour laisser enfin sa liberté au lord, et s'approcha de la cafetière qui trônait à côté de son bureau. Il se servit un café alors que Mornet passait la porte.
Malgré les yeux de Peggy qui se tournaient lentement vers lui, tels un peloton d'exécution visant son prisonnier, il sourit, appuya sur un bouton. Un écran apparut, équipé de deux combinés et d'un système qui ressemblait à une radio.

"Prête à en savoir plus sur notre urgence ?"

Il avait profité de la surprise de l'anglais pour lui coller un mouchard.Invisible et presque indétectable, c'était une de ses meilleures technologies qu'il réservait uniquement au SHIELD, mais qu'il n'avait pas encore mis en service. Une immense satisfaction se lisait sur son visage alors que Peggy le fusillait du regard.

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Une fois que Sir Mornet eut passé la porte et que notre agent reprenne sa place d'escorte, je me tournai lentement vers Howard en le fusillant du regard. Malgré cela, il ne sembla pas le moins du monde impressionné, et appuya sur un bouton dévoilant non seulement un écran mais deux combinés, ainsi que ce qui ressemblait à un poste de radio.
Lorsqu'il me proposa de suivre en direct l'urgence de Sir Mornet à l'aide d'un mouchard qu'il avait posé sur lui, je dus me concentrer très fort pour ne pas lui adresser un sourire et un hochement de tête enthousiaste. Certes, il avait agit de manière brillante, mais cela ne diminuait en rien son retard à notre réunion.
« Avant qu'il n'arrive à Washington, nous avons le temps de discuter d'autres petits sujets relativement importants, Howard. »
Ma voix se voulait glaciale, mais je n'arrivais tout simplement pas à être aussi froide avec lui qu'avec n'importe quel autre homme -nous étions bien trop proches pour cela. Et puis, il avait été le seul à comprendre l'étendue de ma peine lorsque Steve avait disparu.
« J'aimerais savoir de quel sujet politique portant du rouge à lèvres tu t'es occupé hier soir. Et surtout, surtout, dis-moi tout de suite où tu as enfermé Jarvis, pour qu'il ne t'aie pas réveillé à temps alors que j'avais particulièrement insisté auprès de lui pour que tu sois à l'heure ce matin ! »
Toujours en adressant à mon ami et associé un regard noir, je m'emparai de l'un des combinés et le portai à mon oreille pour entendre tout ce que Sir Mornet était susceptible de raconter dans la voiture qui le menait à Washington. Pour le moment, rien, mais je voulais être certaine de ne rien rater de ses futures paroles -ou ce dispositif n'aurait servi à rien.
« Oh, et nous allons également devoir discuter de ton apparition. Tu sais comme moi quels nombreux dispositifs de sécurité nous avons installés autour de ce bureau -de cet étage également- mais de toute évidence tu n'en as cure puisque tu as installé un accès direct depuis le garage ! »
Je pinçai les lèvres, respirai un grand coup pour me calmer -ce n'était pas le moment de m'énerver contre Howard, je gardais ce joker dans ma manche pour des choses plus graves- et poursuivis d'un ton moins agressif.
« Sinon, c'est une brillante idée que tu as eu de lui coller un mouchard. Et bravo pour l'installation. »
J'avais appris à toujours finir sur un compliment avec Howard -cela le rendait bien plus enclin à coopérer.

Ce message en italique se trouve dans le RP première collaboration musclée

L'agent 7 l'attendait devant la voiture noire banalisée, garée juste devant l'entrée du SHIELD sous les regards furieux des agents campés devant l'entrée.
L'agent lui ouvrit la porte et Melvyn s'installa sur le siège de cuir blanc crème à l'arrière. Il n'avait alors aucune idée du dispositif caché sur son costume qu'Howard avait installé dans le bureau du second étage.
"Mylord", salua avec respect l'agent 7 en prenant le volant, sans réaction de la part du directeur qui prit place.
Lord M n'avait pas pour habitude d'imposer des formules de salutations pompeuses liées à son titre, mais au fur et à mesure qu'il connaissait ses agents, et qu'ils le connaissaient, cette appellation était devenue comme un nom de code.
"À l'aéroport, et au plus vite,," ordonna-t-il.
"À vos ordres, Sir."
La voiture démarra en trombe, filant vers l'aéroport.

La voiture s'arrêta juste devant le jet privé de Sir Melvyn Mornet, directement sur le tarmac. Un agent l'attendait, mains croisés, chapeau Fedora sur la tête, campé devant les marches de la porte de son Bonanza de Beechcraft, fraîchement sorti de l'usine.
Lord M monta à bord de son avion d'affaire, et se trouva face à l'agent 5, responsable des agents sur le terrain. Celui-ci tenait un dossier à la main, qu'il tendit au directeur de l'ITF immédiatement.
"Mylord...
- Vous l'avez retrouvé ?" le coupa le directeur.
"Oui, Sir, il est à Washington.
- Et quelle est l'urgence ? Car j'étais en pleine réunion avec la direction du SHIELD..."
Lord M fit sentir à son agent, l'un des meilleurs, qu'il était non seulement mécontent, mais aussi impatient. Il pouvait voir dans l'expression de 5 que ce dernier brûlait de savoir si oui ou non la fusion allait se faire, mais il prit son mal en patience.
"Nos agents l'ont localisés dans un hôtel... à quelques pas du Capitole. Le problème est que nous avons la preuve qu'il a récemment acquis une caisse d'armes et de munitions américaines, restes de la Seconde Guerre mondiale."
"Bon sang, 13, que mijotes-tu ?..." songea Lord M en ouvrant le dossier, observant le cliché photo pris de l'ex agent 13 à côté d'une caisse en bois où était imprimé

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