J'avais l'habitude de me faire engueuler par Peggy, aussi j'encaissai le coup sans (trop) broncher. Oh, ça va, la dernière fois qu'on avait eu une réunion importante, j'étais arrivé pour le déjeuner ! Je n'avais pas
tant de retard que ça, par rapport à ce dont j'étais capable. Enfin. Elle avait quand même raison d'être mécontente -d'autant qu'elle allait devoir me résumer ce qui avait été dit, et je savais qu'elle n'aimait pas perdre du temps.
« C'est bon, Peg, arrête de hurler... Le sujet politique est la fille d'un sénateur qui voulait visiter, euh, New York, donc je l'ai emmenée en voiture, euh, voir la Statue de la Liberté, et, euh... Enfin bref. Ce n'est pas important. »
Je retins un sourire et tentai de prendre un air un tant soit peu contrit, mais apparemment je me viandai en beauté puisque le regard qui voulait glacial de mon associée ne changea pas. Oh, elle s'inquiétait pour Jarvis ? J'entrepris de la rassurer :
« Je ne l'ai enfermé nulle part, je te rassure. Simplement, Ana est tombée malade hier soir, et il a passé la nuit à veiller sur elle. Il est également possible que je lui ai promis de ne pas sortir hier soir et d'être à l'heure ce matin, mais, euh... J'ai été harponné par ce sénateur, et bon, tu connais la suite. »
Au moins, elle ne m'étranglerait pas pour avoir enfermé mon majordome -comme si j'étais capable d'une chose pareille ! Et elle ne mènerait pas la vie dure à celui-ci, puisque mon retard n'était pas de son fait.
Bon, par contre, je devais avouer qu'elle avait raison concernant mon arrivée spectaculaire. Maintenant, j'allais devoir démonter mon installation, ou elle ne me laisserait jamais tranquille -et risquerait de le faire à ma place, ce qui, dans son vocabulaire, signifiait « détruire méthodiquement chaque partie du système, y compris les boulons et le fauteuil ». Et je tenais au fauteuil !
Et puis, il était possible que je remonte l'ascenseur dans l'une de mes villas. Après tout, c'était un système ingénieux et parfaitement fonctionnel !
Avant qu'elle ne puisse continuer à me faire des reproches, la voix de Mornet résonna dans la pièce, sortant des hauts-parleurs que j'avais reliés au microphone espion. Ainsi, un dénommé « 13 » -que je soupçonnais étant un agent de Mornet- avait volé une caisse contenant des armes de la Seconde Guerre Mondiale... Décidément, nous allions apprendre plein de choses avec ce mouchard !
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